la chaux

  

La chaux

Grace à ces deux vidéos, vous allez pouvoir rencontrer mr Daniel Pinel de l'entreprise Calci Chaux, labellisée entreprise du patrimoine vivant, notre fournisseur de chaux, qui va vous expliquer les différentes étapes de la fabrication de la chaux en pâte ( chaux aérienne éteinte en pâte) et vous montrer la carrière et les fours centenaires utilisés pour sa fabrication. L'entreprise Calci Chaux fait partie des dernières en france à produire de la chaux artisanale et sans adjuvants pour le bâtiment ou l'agriculture.

fabrication de la chaux en pâte

La chaux aérienne éteinte en pâte est obtenue par l'hydratation de la chaux vive issue d' un calcaire très pur. L'appellation conseillé par la norme NFP 15311 est CL (Calcique Lime), suivie d'un chiffre 70, 80 ou 90 qui indique la proportion de carbonate de calcium (CaCO3). Plus la teneur en carbonate de calcium est élevée, plus la chaux est dite grasse. La chaux aérienne sert depuis l'Antiquité à réaliser des mortiers pour la construction, des enduits et des badigeons sur les murs.

Calcination: Par la calcination du calcaire aux environs de 900 °C (Carbonate de calcium) on obtient de la chaux vive (Oxyde de Calcium : CaO) et un fort dégagement de dioxyde de carbone (CO2): La réaction s'accompagne d'une perte de poids d'environ 45 %, correspondant à la perte en dioxyde de carbone (co2).

Extinction: La transformation de la chaux vive en chaux éteinte s'effectue par ajout d'eau (H2O). Cette opération d'extinction produit l'hydroxyde de calcium Ca(OH)2, avec un fort dégagement de chaleur. Après transformation, l'augmentation du volume est de près de 30%. L'extinction peut être réalisée de différentes manières : arrosage superficiel des blocs de chaux vive, puis terminaison de la réaction à l'air ; immersion des blocs de chaux vive dans un grand volume d'eau puis terminaison de la réaction à l'air ; mélange eau-chaux dans un malaxeur avec contrôle de la réaction exothermique. Ce sont les méthodes industrielles) 

immersion des blocs de chaux vive dans un grand volume d'eau puis terminaison de la réaction dans l'eau, c'est la méthode artisanale, la meilleure.

Dans les trois premiers cas on obtient une chaux aérienne en poudre (fleur de chaux, chaux grasse, CAEB, chaux éteinte…), avec une extinction partielle et un début de carbonatation à l'air.

Dans le dernier cas, la chaux éteinte produite prend l'apparence d'une pâte (chaux en pâte) que l'on pourra garder tant que l'on maintient en surface de l'eau limitant les échanges de dioxyde de carbone de l'air (donc de carbonatation). La chaux en poudre correspond bien aux pratiques actuelles du bâtiment (dosage en volume, mélange à la bétonnière…) qui simplifie l'utilisation par souci de rapidité, au détriment de la qualité des enduits. La chaux en pâte permet l'obtention de mortiers plus "gras", moins sujets à la dessiccation rapide, des enduits ou des badigeons,  carbonatant moins vite et donc plus résistants. Par contre, son dosage est plus difficile, le mélange avec le sable plus délicat sauf à utiliser l'outillage adapté (malaxeur planétaire, rabot…). Néanmoins une dilution préalable à l'incorporation des charges minérales est la meilleure solution, la seule précaution étant de ne pas trop rajouter d'eau lorsque les charges sont incorporées.  La meilleure carbonatation de la chaux en pâte a probablement comme origine le fait que l'extinction se faisant à l'abri de l'air, aucune carbonatation partielle anticipant la prise ne se produit, elle garde donc toute sa force.

Carbonatation: La prise de la chaux aérienne s'effectue par carbonatation, c’est-à-dire en absorbant le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l'atmosphère : d'où son nom de « chaux aérienne » : Selon l'humidité du milieu, cette réaction se produit sur plusieurs mois : la vapeur d'eau se lie avec le dioxyde de carbone de l'air pour former l'acide carbonique (calcin) ; la chaux fixe le dioxyde de carbone contenu dans cet acide et se transforme en calcaire. Le résultat de cette opération est à nouveau du calcaire (CaCO3). Le mécanisme de prise par carbonatation s'effectue en présence d'eau, d'où une maîtrise indispensable des conditions de mise en œuvre (humidification des supports, contrôle des conditions climatiques...). Les supports fermés ou trop poreux seront donc les moins adaptés à son application.